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Ingrandes,
témoin de l'histoire

Ingrandes existait déjà voici plus de deux mille ans …..
Ingrandes n’est pas devenue une grande métropole régionale, mais Ingrandes se souvient …

Dans les pages qui suivent,
quelques évènements marquants, inspirés ou documentés par l'histoire, mais tous vécus par les résidents du Château d'Ingrandes...

FINES, CCX

Le bruit parvint soudainement aux oreilles du factionnaire assoupi au poste de contrôle de la voie romaine à son passage du gué de Fines. Situé dans un contrebas, à quelques coudées du gué pavé qui traversait l’Anglin, ses soldats ne décelaient les cavaliers venant de l’est qu’à la dernière minute.


Le jour d’été se levait. L’Anglin était encore recouvert d’une brume légère.


Le cavalier, courrier d’Argentomagus à Lemonum, ne démonta point, déclina son nom et sa mission au garde qui lui offrit à boire. Il avait quitté la cité d’Argentomagus trois heures plus tôt chargé d’un urgent message pour le préfet de Lemonum. Il rafraîchit sa monture, traversa le gué et s’éloigna au galop, son cheval écumant entouré d’un halo de buée que le factionnaire suivit jusqu’à ce qu’il disparaisse au sommet de la côte. Il allait se signaler au camp romain de Beauregard implanté sur le plateau face à Fines et poursuivre sa route.


On était en Juillet 210. La garnison du poste n’abritait plus qu’une décurie.

La région était calme. Les habitants, paisibles, avaient depuis plus d’un siècle pactisé avec les soldats romains dont certains avaient choisi de prendre femme et de s’établir comme fermier ou artisan. Ils appréciaient le climat tempéré, la fertilité des terres et la proximité du petit bourg d’Oblincum et des grandes cités qu’étaient Lemonum et Argentomagus. La circulation sur la voie romaine était animée car elle reliait Avaricum et l’Empire à Namnete, Mediolanum et aux ports vénètes et elle était suffisamment importante pour assurer l’écoulement de leurs produits vers ces marchés très prospères.


Le castrum de la garnison était assez rudimentaire et se composait d’une tour de bois carrée édifiée sur un socle de briques construit quelque vingt ans auparavant et d’une enceinte constituée de troncs de 15  pieds de haut, aiguisés à leur partie supérieure, enchassés dans une fondation de moellons et de mortier et solidement étayés de l’intérieur du camp. L’enceinte n’avait qu’une porte qui donnait précisément sur la voie romaine et c’est là où se tenait le factionnaire. Les étages de la tour abritaient un poste de guet recouvert d’un toit plat de tuiles, le logement du décurion à l’étage inférieur et le magasin d’armes au rez-de-chaussée.

La tour avait été édifiée en prenant appui sur le rocher surplombant la rivière. Au pied de la tour, deux bâtiments sans étages, également couverts de tuiles rondes, servaient l’un de logement aux hommes, l’autre d’écuries pour les chevaux. En effet, les hivers étaient parfois rigoureux dans cette région et une des missions du fort étant de fournir des chevaux de remplacement aux courriers impériaux qui assuraient les communications, il avait besoin de ces écuries pour disposer de montures saines et bien nourries.

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